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Rendre vos PDFs accessibles : pourquoi et comment ?

L’accessibilité numérique est une notion que vous croisez peut-être de plus en plus souvent. Et c’est une bonne chose. Cela veut dire que le web cherche à devenir un endroit inclusif où tout le monde peut naviguer et trouver les informations recherchées, que les personnes soient valides ou en situation de handicap.

Pourtant, il y a un angle mort dans l’accessibilité numérique : les PDFs. Ces fichiers qu’on adore pour leur praticité et leur design (quand c’est bien fait) finissent parfois par exclure les personnes qui ne peuvent pas les lire.

Comment savoir si un document est accessible ?

Comment rendre un PDF accessible ? Quelles sont les étapes à suivre ?

Quelles sont les erreurs fréquentes quand on parle de PDFs conformes ?

Je réponds à toutes ces questions dans cet article et vous explique pourquoi c’est si important de travailler l’accessibilité de vos documents numériques.

L’accessibilité numérique : qu’est-ce que c’est ?

Le principe de l’accessibilité numérique, c’est de permettre à toutes les personnes, même celles en situation de handicap, de pouvoir utiliser les outils numériques sans obstacles.

Cela concerne :

  • les sites web
  • les applications
  • les documents comme les PDFs
  • les contenus multimédias comme les vidéos, les podcasts, etc.

Définition technique et humaine de l’accessibilité numérique

L’accessibilité numérique c’est donc adapter ses contenus pour les rendre lisibles, compréhensibles et navigables par tout un chacun. Et ce n’est pas qu’une question de technique ou de conformité : c’est une démarche humaine où l’inclusion et l’empathie sont au cœur puisqu’elle vise à garantir l’égalité d’accès à l’information et aux services.

Que dit la loi sur la question ?

L’accessibilité numérique, c’est une question éthique et morale, mais également légale. En France, l’obligation légale se base sur le RGAA qui, lui, s’appuie sur le niveau A + AA du WCAG, une norme internationale.

  • Le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) : ce dernier permet de contrôler l’accessibilité d’un site. Il s’appuie sur le niveau A + AA du WCAG et permet de calculer le taux d’accessibilité en fonction des critères définis par le référentiel. En 2024, il en est à la version 4.
  • Les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) : ce sont des standards internationaux qui établissent les pratiques à suivre pour s’assurer que les contenus numériques soient accessibles.

En plus de cela, depuis 2019, la loi française impose la publication d’une déclaration d’accessibilité pour les sites web et documents numériques du secteur public.

Qui est tenu de suivre ces réglementations légales ?

  • Les services publics, les institutions gouvernementales et les administrations publiques.
  • Les entreprises qui réalisent en moyenne un chiffre d’affaires annuel de minimum 250 millions d’euros sur les trois dernières années.
  • Les entreprises ou toute organisation publique qui travaille avec l’État ou les collectivités publiques.
  • Les entreprises qui proposent des services au grand public.

Pour les petites entreprises privées, il n y a aucune obligation légale (pour le moment), mais elles sont vivement encouragées à suivre ces directives surtout si elles veulent éviter des plaintes et une exclusion des personnes qui ne peuvent avoir accès à certaines informations.

Qui est touché par l’accessibilité numérique ?

Cette notion ne se limite pas aux personnes malvoyantes.

Par exemple, elle concerne une diversité de profils :

  • Les personnes ayant une déficience visuelle partielle ou totale qui utilisent des outils de lecteurs d’écran.
  • Les personnes avec une déficience auditive qui ont besoin de sous-titres ou de transcriptions écrites.
  • Les personnes ayant des troubles cognitifs ou neurologiques comme la dyslexie, ou les troubles de la mémoire qui nécessitent une mise en page claire et intuitive.
  • Les personnes ayant des difficultés motrices qui naviguent via des claviers adaptés ou des commandes vocales.

Une obligation morale et stratégique

Penser à rendre ces contenus en ligne accessibles, ce n’est pas seulement respecter la loi quand on est concerné, c’est surtout améliorer l’expérience utilisateur de toutes les personnes.

L’image de l’entreprise devient plus positive et surtout, vous contribuez à un web plus juste et inclusif.

Qu’est-ce donc qu’un PDF accessible ?

Un PDF accessible, c’est avant tout un document numérique conçu pour être utilisable par chaque personne, y compris celles qui utilisent des outils comme des lecteurs d’écran, des claviers adaptés ou des technologies de reconnaissance vocale.

C’est pour ça qu’il est nécessaire que le PDF contienne :

  • Une structure organisée avec des titres, des sous-titres, des listes, des tableaux et des infographies, si besoin.
  • Des descriptions alternatives pour les images.
  • Une navigation logique grâce à un balisage de l’ordre de lecture.

Tout cela se travaille avec une navigation claire, un sommaire interactif et des textes précis qui vont à l’essentiel.

Le but ? Supprimer les problématiques de lecture et éviter toute forme de discrimination numérique. C’est vraiment une démarche humaine et empathique.

Les vrais enjeux derrière les PDFs accessibles

Pourquoi s’embêter avec toutes ces normes et les mises en conformité ?

01 – L’inclusion

Une image de groupe se trouve à gauche et à droite on peut lire  “sur cette photo il y a 27 personnes. Statistiquement, 5 portent un handicap”.

Et si je vous disais qu’en France, environ 12 millions de personnes, soit près de 18% de la population, vivent avec un handicap.

Parmi elles, 80 % sont touchées par un handicap invisible, comme des troubles cognitifs, neurologiques ou sensoriels. Ces chiffres d’APF France Handicap incluent une grande diversité de situations, du handicap moteur aux troubles psychiques ou maladies invalidantes, et couvrent tous les âges et conditions de vie.

Travailler l’accessibilité de ses documents, c’est donc les rendre lisibles à chaque personne.

02 – La légalité

Je le répète, mais l’accessibilité numérique est obligatoire pour certaines structures. Respecter les normes pour être conforme jusqu’au bout de ses PDFs, c’est répondre aux règles strictes du RGAA.

Créer des PDFs conformes aux normes communes d’accessibilité valorise votre travail et votre image.

03 – L’expérience utilisateur

Il ne faut pas croire que l’accessibilité aide uniquement les personnes en situation de handicap. Une navigation fluide, des titres bien organisés et des textes clairs aident grandement la lecture pour chaque personne.

Les erreurs classiques des PFDs

Avant de voir comment rendre vos PDFs accessibles, voici les erreurs que je croise régulièrement :

  • Pas de balises dans le document : sans balises, difficile de naviguer dans le PDF. Ce sont elles qui servent à expliciter l’ordre de lecture logique du document et les différents éléments qui s’y trouvent.
  • Des images muettes : sans description alternative, sans titre ou explications, ces visuels ne peuvent être lus par des lecteurs d’écran.
  • Des couleurs pas assez contrastées : un manque de contraste empêche la lecture pour les personnes ayant une déficience visuelle ce qui rend parfois illisible une grande partie du texte. Par exemple, le blanc sur fond jaune est très difficile à lire.
  • Une hiérarchie des titres non respectée : les personnes utilisant un lecteur d’écran ont besoin de comprendre le déroulé du texte et c’est pour cette raison qu’il faut avoir un plan bien détaillé, logique et fluide. Ainsi, le H4 ne peut venir tout de suite après un H2, il faut un H3 entre les deux, sinon la personne qui écoute le texte va se demander si elle n’a pas loupé une partie.
  • Des liens non visibles rapidement : les hyperliens doivent être visibles immédiatement, même sans avoir besoin de passer la souris dessus. Il faut également donner une description correcte et précise. Ainsi, l’URL du site devient “se rendre sur le site de l’association Truc”.
  • Des sigles et acronymes qui ne sont pas explicités : difficile de savoir à quoi renvoient certaines abréviations. Cela peut se faire grâce au glossaire ou aux notes de bas de page, par exemple.

Et la liste pourrait être encore plus longue car l’accessibilité se travaille directement sur le balisage du PDF, mais aussi dans les pratiques rédactionnelles et les visuels.

Comment rendre vos PDFs accessibles ? Mes 3 conseils.

Certains conseils sont très techniques et ne peuvent se faire qu’avec des outils de la suite Adobe. Néanmoins, Word d’établir une permet d’établir une hiérarchisation des contenus avec les H1, les H2,.. et de mettre un texte alt également. Mais il n’y a aucune liberté esthétique.

Rendre un PDF accessible, c’est avant tout réfléchir à certains points en amont, tout ne se fait pas dans le design ou le texte.

H3 : 01 – Réfléchir à la structure et au balisage

Exemple d’une structure de PDF accessible où l’on peut voir un titre, un sous-titre, une image, un paragraphe et un bouton d’appel à l’action clair.

Une bonne préparation vous permettra d’avoir un document accessible puisque les fondations seront déjà bonnes.

Dans votre outil de mise en page, que ce soit Word ou Indesign, et ensuite dans Adobe Acrobat Pro, je vous conseille :

  • D’utiliser les styles pour écrire les titres des parties et sous-parties.
  • D’ajouter des textes alternatifs pour décrire les images de la manière la plus précise possible.
  • D’ajouter des balises pour définir l’ordre et la hiérarchie de lecture.
  • De tester l’ordre de lecture grâce à Acrobat reader pro ou avec un lecteur d’écran en passant en mode aperçu pour voir si le texte se lit dans le bon sens.

02 – Utiliser un design inclusif

Les couleurs et le visuel sont essentiels quand il s’agit d’accessibilité numérique, et même print sur vos différents supports de communication.

Voici les bases à appliquer :

  • Utiliser des couleurs assez contrastées pour permettre une lecture facile.
  • Hiérarchiser les informations et aérer le texte.
  • Utiliser une structure claire et facile à suivre.
  • Ne pas surcharger d’éléments visuels non nécessaires.

03 – Adopter les bonnes pratiques rédactionnelles

L’accessibilité se travaille dans le choix des mots, mais aussi dans la structure des informations.

Ainsi, essayez de :

  • Bien mettre l’accent sur les lettres capitales.
  • Expliquer les signes, les abréviations et les acronymes.
  • Rédiger un titre pour chaque nouvelle idée et ajouter une légende pour chaque tableau, diagramme et image.
  • Respecter les règles typographiques de la langue française.
  • Les appels à l’action doivent être clairs et explicites. Par exemple “En savoir +” devient “Toutes les offres sont consultables ici”.
  • Utiliser la méthode FALC pour écrire : Facile à lire et à comprendre.

Une fois votre PDF terminé, utilisez des outils automatisés comme l’Accessibility Checker d’Acrobat pour vérifier que tout est accessible. Attention, cet outil ne permet pas de vérifier la sémantique du document. Seul un regard humain en a la capacité. Et rien ne vaut un test avec un lecteur d’écran pour voir si tout est bon.

Un exemple de PDFs accessible grâce à certains changements

Le visuel suivant est une étude de ce qu’est un pdf accessible.

On peut voir :

  • Un titre de document qui n’est pas le nom du fichier.
  • Des signets pout naviguer dans le document sans avoir besoin de revenir au sommaire.
  • Des images utiles ont un texte alternatif comme “République française (logo)”.
  • Une image décorative qui ne porte pas de description car elle n’est pas essentielle à la compréhension.
  • Une police de caractères lisible et un contraste fort entre le texte et le fond.
  • Des titres hiérarchisés où le titre principal est un H1. La phrase du dessous est considéré comme un paragraphe.
Étude d’un PDF accessible où l’on peut voir côte à côte deux captures d’écran de pages de PDF avec l’explication de ce qu’est le titre, le sous-titre, la paragraphe, le balisage, les images, etc.

Pourquoi passer par une graphiste freelance pour rendre vos PDFs accessibles ?

Toutes les actions à faire pour rendre un PDF accessible peuvent vous sembler complexes. C’est pourquoi il existe des spécialistes en accessibilité de la mise en page des documents numériques (coucou, c’est moi).

4 pages de PDF accessible sont mise côte à côte sur un fond beige pour montrer qu’un document numérique peut être conforme aux normes d’accessibilité et esthétique, en accord avec la charte de l’organisme.

Comme on peut le voir sur l’image, j’ai réalisé ce document en m’appuyant sur la charte graphique de l’organisme et en travaillant son accessibilité technique. Structure H1, H2, H3, balisage, contrastes dans les couleurs…tout est conformes aux normes RGAA.

Faire appel à mes services vous garantit donc :

  • Une expertise technique avec une maîtrise parfaite des normes pour la mise en conformité de vos documents. Surtout, je connais les subtilités pour réaliser un document non seulement fonctionnel et accessible, mais aussi esthétique et à l’image de votre structure.
  • Un gain de temps : vous n’avez plus besoin de bidouiller des heures durant pour trouver comment insérer des balises sur Adobe Acrobat Pro.
  • Une parfaite mise en conformité avec les standards d’accessibilité.

Ainsi, rendre vos PDFs accessibles ce n’est pas qu’une question légale ou technique, c’est avant tout une démarche inclusive, humaine et empathique. Cela renforce positivement votre image de marque et votre impact.

Vous ne savez par où commencer pour rendre vos documents accessibles ? Vous ne savez même pas si vos PDFs le sont réellement ? Contactez-moi pour que l’on jette un coup d’oeil gratuitement à vos fichiers et définissions ensemble les actions à mettre en place pour un numérique plus inclusif.

Article rédigé par Emma Nubel, l’Acribologue du web.

Mes conseils de graphiste pour réduire l’impact de votre communication imprimée

L’empreinte de la communication peut être un vrai casse-tête. Qu’elle soit numérique ou imprimée, son impact ne peut pas être négligé dans une société de plus en plus consciente des enjeux écologiques et sociaux.

Je ne vais pas vous parler ici de l’impact du numérique, même si c’est une question passionnante. Mais, je souhaite mettre le doigt sur l’impact de la communication print car chaque année des tonnes de papier sont imprimées pour faire du marketing, de la publicité et promouvoir différents messages.

Dans cet article, je vous donne mes conseils concrets pour réduire l’impact de votre communication print et vous propose des pistes à explorer pour déployer une communication responsable et plus durable.

Bonne lecture !

Le graphisme joue un grand rôle dans l’impact environnemental de votre communication print

Le visuel de votre support de communication joue un grand rôle dans l’empreinte écologique de votre futur support imprimé. Mais ce n’est pas le seul facteur à prendre en compte.

L’impression, le papier choisi et la stratégie de communication pensée en amont sont les éléments qui influencent le plus l’empreinte écologique de votre campagne print. Je parlerai de ces deux pistes juste après celle de l’éco-conception et du design (car après tout, c’est mon métier).

Préférer les formats classiques

Pour vos impressions de flyers, d’affiches, de prospectus, de signalétique, de dépliants ou tout autre support publicitaire de communication, il vaut mieux garder un format standard (A3, A4, A5…).

Adieu les formes arrondies ou sur-mesure qui engendrent beaucoup de chutes de papier lors de la découpe.

Ces formats non classiques créent plus de déchets et sont moins faciles à recycler, surtout s’ils comportent des éléments qui empêchent totalement leur recyclage, ce qui augmente l’impact environnemental de votre communication imprimée.ement financière, cela va à l’encontre même des valeurs mises en avant.

Éviter les éléments graphiques qui réduisent le recyclage

Vous avez envie de vous démarquer avec un liseré doré, un beau papier glacé ou bien teinté dans la masse et coloré? Je sais que cela est très tentant pour vos campagnes de communication. Mais ces supports et ce type de finition ne permettent pas le recyclage et sont tout bonnement jetés et brûlés.

Ils produisent donc beaucoup de déchets et d’émissions de CO2.

À une ère où le bois est une ressource naturelle de plus en plus exploitée, et donc chère, il est intéressant de penser à son recyclage pour réduire l’empreinte de votre communication print.

Afin de prévoir la fin de vie de votre document imprimé, vous devez mettre le cartouche info-tri, qui explique comment le trier et dans quel bac le jeter.

Réduire l’encre

C’est sans aucun doute ma partie préférée : réduire l’encre a un vrai impact sur la baisse de l’empreinte carbone de vos impressions. Et tout se joue en amont, au niveau du graphisme !

1 – Utiliser les éco-couleurs et faire attention à son tau d’encrage

Les éco-couleurs, inventées par Sylvain Boyer dans son Ecobranding CMYK Guide se comptent au nombre de 167.

Qu’est-ce que c’est exactement ?

Ce sont tout simplement des couleurs qui ont été pensées pour utiliser un taux d’encrage de 100 %.

Ce terme fait référence à la quantité maximale d’encre utilisée pour imprimer une couleur dans le système Cyan, Magenta, Jaune, Noir (CMJN). Pour créer une couleur, ce sont ces quatre dernières qui sont utilisées et mélangées. Certaines couleurs vont donc devoir utiliser plus d’encre pour ressortir et vibrer.

Les éco-couleurs ont été conçues pour réduire ce taux d’encrage sans détériorer la qualité d’impression du visuel.

2 – Ne pas faire de grands aplats de couleur

Dans la même idée de réduction de l’empreinte environnementale des impressions, il vaut mieux éviter de faire de grands aplats de couleurs. Ainsi, imprimer du texte blanc sur un fond noir n’est vraiment pas très écologique.

Mais, cela vaut aussi pour les aplats colorés, même si vous utilisez des éco-couleur.

Toutes les surfaces non imprimées permettent de réduire l’impact de votre communication print.

Comment faire ?

Remplacez l’aplat par une trame de motifs fins pour colorer une partie. Ainsi, des petits points ou des lignes fines peuvent très bien faire l’affaire et apporter esthétisme et durabilité.e.

Vos pictogrammes ou votre logo peuvent être dessinés au trait et non pas remplis. Cela économise encore de l’encre lors de vos impressions.

Calculez le taux d’encrage sur vos propres designs avec le site Ink Cover.

3 – Bien choisir ses polices

La quantité d’encre que vous allez utiliser sur vos supports print découle aussi du choix de vos polices. Certaines sont plus grasses et sont donc plus gourmandes en ressources.

Deux typographies éco-conçues sont comparées à des polices classiques. Les premières utilisent moins d’encre lors de l’impression.

Il en existe deux qui sont spécifiquement éco-conçues :

La Ryman Eco joue plutôt sur les lignes car ce sont plusieurs traits qui rendent ses caractères lisibles. Cela permet d’économiser environ 30% d’encre lors de l’impression. Cette police gratuite est pensée pour rester esthétique – qu’importe sa taille -, économique au niveau de l’encre, et lisible.

L’Ecofont laisse des petits trous à l’intérieur des lettres pour réduire la quantité d’encre utilisée de 20 à 35%. Ces trous sont invisibles à l’oeil nu pour les caractères de 10 points ou moins. Par contre, à grande taille, ils prennent beaucoup de place et font plus penser à une enseigne lumineuse qu’à une police éco-responsable. Cette typographie gratuite convient donc mieux en petite taille.

L’impact environnemental de l’impression papier

Maintenant que vous avez les clés en main pour réduire notablement l’empreinte de votre communication print, revenons sur les chiffres qui fâchent. Ils vont peut-être vous convaincre de pousser la durabilité de votre communication encore plus loin.

Le coût écologique du papier

Couper des arbres et les transformer pour faire du papier a un vrai impact au niveau des ressources utilisées et des émissions de CO2.

Pour fabriquer une seule feuille de papier format A4, environ 10 litres d’eau sont utilisés.

C’est beaucoup.

Une tonne de papier produit entre 0,5 et 1 tonne de CO2, de la découpe à sa livraison, en passant par son blanchiment, Et c’est sans compter l’impact sur la biodiversité lié aux produits toxiques utilisés pour ce procédé chimique.

Je ne suis pas en train de vous dire qu’il ne faut plus jamais imprimer quoi que ce soit – parce que ce ne serait ni souhaitable, ni possible et que le numérique pollue aussi -, mais il est important d’avoir ces chiffres en tête pour chercher à réduire efficacement son impact.

Ainsi, on évite les impressions en double.

De même, il faut faire très attention à la qualité des images et bien relire pour éviter les coquilles. Cela évite d’imprimer les 1 500 flyers en trois exemplaires.

L’importance de bien choisir son imprimeur, son papier et ses encres

Réduire l’empreinte carbone de sa communication imprimée passe aussi par un bon choix d’imprimerie, d’encre et de papier.

Pour les imprimeurs, essayez de travailler avec des entreprises certifiées qui possèdent un de ces sigles :

  • FSC (Forest Stewardship Council).
  • PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification).

Ces certifications sont valables pour les imprimeurs, mais aussi pour les papiers et vous garantissent une gestion responsable des forêts qui vise un juste équilibre entre protection de la biodiversité, besoins en termes de production de bois et réponse aux demandes de la clientèle. En France métropolitaine, 110 142 hectares de forêts sont certifiées FSC.

Pour votre papier, le mieux reste de demander conseil à l’imprimerie. Elle saura vous conseiller sur le support qui aura le moindre impact en fonction de votre projet. Et contrairement à ce que l’on peut croire, le papier recyclé n’est pas forcément le plus écologique : entre le désencrage, l’ajout de fibres vierges, son blanchiment, et l’endroit dont il provient, son impact peut être conséquent.

Quand vous allez choisir votre papier, ouvrez l’oeil pour ces certifications :

  • ECF – La pâte à papier a été blanchie avec un procédé qui n’utilise pas de chlore élémentaire ou gazeux.
  • TFC – Le blanchiment s’est fait sans aucun chlore.
  • TEF – Les eaux usées générées lors de la production de pâte et papier sont traitées, réutilisées ou complètement éliminées sans être rejetées dans les rivières, lacs ou autres milieux naturels.

Pour les encres, il en existe plusieurs sur le marché (à base d’huile végétale, les encres minérales, ou encore celles à base d’eau…). Malheureusement, il peut être assez difficile, en tant que client·e d’avoir un vrai choix. Cela dépend des machines utilisées par l’imprimerie en fonction des formats et de la quantité d’impressions.

Encore une fois, le mieux reste d’en parler directement avec elle pour faire les meilleurs choix en fonction de votre projet.

Réduire l’impact environnemental de votre communication print : les stratégies responsables

La réduction de l’empreinte de votre communication imprimée se fait bien en amont, dès la stratégie. Et j’en parle en dernier car je pense que c’est un aspect non négligeable à prendre en considération.

Valider l’utilité du support choisi pour une communication plus écologique

Je ne vais pas revenir sur votre stratégie globale, car ce n’est pas mon métier, mais il convient de se demander si le support papier est le plus pertinent pour votre campagne de communication.

Par exemple :

  • Est-ce vraiment utile d’imprimer cette affichette si l’évènement est dans 4 jours et que vous communiquez largement sur les réseaux ?
  • Est-ce pertinent d’imprimer vos supports alors que l’on peut les trouver en version numérique sur votre site internet ?
  • Existe-t-il des alternatives pour réduire la consommation de papier, telles que le QR code ou les cartes de visite électroniques ?
  • Est-ce qu’il y a vraiment besoin de commander 200 exemplaires supplémentaires, même si le tarif est similaire à celui proposé pour la quantité initialement prévue ?

Les premières économies durables se font en amont de l’impression.

Imprimer la juste quantité pour réduire l’impact écologique

Cela peut paraître simple, mais imprimer la juste quantité peut faire beaucoup d’économies et grandement réduire l’impact de votre communication.

Calculez avec précision vos besoins pour imprimer uniquement ce qui sera utilisé. Cela vous évite de jeter des milliers de flyers une fois l’évènement terminé. En plus, ça fait mal au coeur.

Et si vous doutez de la quantité à imprimer, vous pouvez vous tourner vers un principe de précommande ou de crowdfounding. Cela vous permet de connaître la quantité exacte d’éléments à produire et réduit votre impact, mais également vos coûts.

Penser au cycle de vie du design pour une impression responsable

Avant même de penser à votre affichette, votre flyer ou tout autre support, réfléchissez au cycle de vie global de l’évènement.

  • Quelles sont les dates ?
  • Est-ce que le prix est variable ?
  • L’évènement se tient-il plusieurs fois par an ?

Créer des supports de communication sans prix ou sans date permet de garder les supports plus longtemps. Ils peuvent être recyclés, mais surtout réutilisés. Bien évidemment, cela ne s’applique pas à tous les évènements.

Dans ce cas, il faut penser à la manière dont votre support print va être recyclé et ne pas oublier le cartouche info-tri comme je disais au-dessus. Penser à cette fin est un bon moyen de minimiser les ressources utilisées dès le départ.

Vouloir avoir une communication à faible impact, c’est bien ! Bravo pour votre sensibilité et votre envie de faire mieux. Mais il ne faut pas tomber dans le greenwashing. Par exemple, si seulement 20% du papier que vous utilisez pour vos impressions ou vos supports print est recyclé, vous ne pouvez pas affirmer que vous utilisez du papier recyclé pour vos campagnes print.

Surtout, réduire l’impact de sa communication c’est une chose. Mais ce n’est pas là que doivent se nicher tous vos efforts.

L’empreinte carbone de votre entreprise doit se penser de manière globale afin de s’insérer dans une démarche réelle de vouloir faire mieux au niveau social et environnemental. C’est pour cela qu’il est intéressant de réfléchir à votre démarche RSE.

Article rédigé par Emma Nubel, l’Acribologue du web.

Communication inclusive : l’importance de la diversité dans les visuels

Parler de communication inclusive, c’est sous-entendre qu’il existerait de l’autre côté une communication excluante. Et ce n’est pas totalement faux, même si cette dernière ne se fait pas forcément de manière consciente.

Pour donner quelques exemples, on peut parler du masculin générique qui joue un rôle tout sauf neutre en excluant une partie de la population. Mais aussi de toutes les images et les visuels qui représentent toujours les mêmes modèles : des personnes blanches, minces, valides, cisgenres, en couple hétérosexuel…

Dans cet article, j’aimerais creuser la notion de communication inclusive au prisme du visuel. Parce que les images partagées par les entreprises et le manque de représentations que l’on peut y trouver jouent un rôle tangible dans le quotidien de nombreuses personnes.

Qu’est-ce que la communication inclusive ? Quel est son rôle d’un point de vue marketing et business ? Et quel est son impact en dehors de ces sphères ?

Ce sont les questions que je vais creuser dans cet article.

Bonne lecture !

Bannière d'appel au donc créée pour Wikimédia. Sur le visuel, cinq personnages (racisé, âgé ou jeune…) portent des pièces d'un puzzle qui représentent la connaissance.

Qu’est-ce qu’une communication inclusive ?

Pour définir la communication inclusive on peut dire que c’est une communication qui prend en considération les inégalités et les stéréotypes existants pour essayer de s’en détacher consciemment afin d’arrêter de les perpétuer.

La bienveillance et l’empathie nourrissent ce type de communication qui cherche à englober le plus de personnes possible. C’est également une manière de montrer ses valeurs et de les incarner de manière réelle.

Cela concerne donc le contenu textuel en faisant attention aux mots utilisés et aux clichés véhiculés mais aussi le contenu visuel en élargissant les représentations pour les rendre diverses et variées.

C’est principalement le deuxième point qui nous intéresse dans cet article.

L’enjeu de l’inclusivité dans la communication des entreprises

Ces dernières années ont été marquées par des débats sur l’écriture inclusive d’un côté, mais surtout par l’envie de faire mieux de l’autre. Les consciences s’éveillent sur les questions féministes, la justice sociale et environnementale. Et les marques l’ont bien compris.

Communiquer avec un positionnement fort et engagé devient un moyen de nouer une relation sincère avec des acheteurs et des acheteuses de plus en plus engagé·es et en demande d’une réciprocité de la part des entreprises chez qui elles achètent.

La communication inclusive s’intègre donc dans une stratégie marketing plus large qui doit être le reflet d’actions tangibles et visibles en interne. Ce n’est pas un vernis à apposer sur ses différents réseaux sociaux et prises de parole pour verdir ou améliorer l’image de marque de l’entreprise.

Sans quoi, vous allez tomber dans le penchant inverse et impacter négativement votre notoriété.

L’inclusivité doit s’incarner au sein de l’entreprise, sinon il y a un risque de “washing”

Communiquer sans exclure doit se faire avec des objectifs précis et devient nécessaire pour montrer vos valeurs, toucher une cible sensibilisée et attentive à ces questions et créer des espaces où les personnes concernées vont se sentir écoutées et acceptées.

Mais si les pratiques de l’entreprises ne sont pas fondamentalement en accord avec les valeurs prônées, créer des messages non excluants risque de détonner et créer de la confusion.

Votre cible va tout simplement avoir du mal à :

  • vous faire confiance
  • croire en votre sincérité
  • vous trouver crédible

Et il n’y a pas que le greenwashing, ou éco-blanchiment en français, qui existe quand il s’agit de créer une dissonance entre l’image renvoyée et les actions mises en place derrière. On peut parler de féminisme washing, d’impact washing ou de rainbow washing. Ce dernier est principalement visible en juin, lors du mois des fiertés, lorsque les entreprises changent les couleurs de leur logo pour afficher un soutien (questionnable) aux personnes LGBTQIA+ alors que derrière se cache un argumentaire de vente plus qu’un engagement sincère et réel envers ces minorités.

Ainsi, prôner l’inclusivité mais embaucher seulement des employé·es blanches et valides, c’est totalement contradictoire. Ou bien parler de justice sociale et d’égalité mais avoir des pratiques managériales à la limite du harcèlement et précariser certains emplois ne peuvent aller ensemble.

La communication inclusive est avant tout une histoire de transparence et d’envie d’agir avec honnêteté et intégrité.

Tout mettre en oeuvre pour inclure le plus de personnes possible ne peut pas se faire avec une ambition purement financière, cela va à l’encontre même des valeurs mises en avant.

Faire preuve d’inclusivité n’est pas qu’un argument marketing

Les mots et les images ont un rôle à jouer dans la construction des préjugés, des stéréotypes et des inégalités. Adopter une communication inclusive quand on est une entreprise est donc un bon moyen de valoriser ses engagements mais cela permet surtout de déconstruire les représentations.

Faire preuve d’inclusivité fait donc évoluer les mentalités de manière tangible.

Ainsi, donner d’autres représentations et d’autres modèles permet de :

  • Lutter contre l’objectification, la fétichisation ou l’hypersexualisation. (Avez-vous déjà essayé de chercher “écolière” dans votre barre de recherche ? Je vous laisse admirer le résultat).
  • Donner des images plus réalistes, plus crédibles et plus authentiques afin de montrer “la vraie vie”.
  • D’instaurer une égalité et de lutter contre les stéréotypes comme les hommes dirigeants d’entreprise et les femmes au secrétariat.
  • De questionner ce qu’est “la norme” et de proposer d’autres imaginaires.
  • De permettre aux personnes qui ont peu l’occasion de se retrouver dans diverses représentations de s’identifier et de voir qu’elles ne sont pas seules.

Être confronté·e à cette multiplicité d’images et de représentations permet d’ouvrir la conscience de chacun·e et donc d’avoir plus de tolérance et d’empathie.

Cover du podcast, à intégrer aux différentes plateformes d'écoute. Il contient le nom du podcast, Liens précieux et trois têtes, représentant des personnes amenées à intervenir dans le podcast.

Comment avoir une communication non excluante ? Mes 3 conseils.

Mettre en place une communication inclusive se fait sur tous ses supports de communication (print et digitaux). Pour cela il faut garder quelques règles en tête pour homogénéiser l’ensemble.

Voici 3 conseils pour y parvenir, tant sur le plan de l’image que des textes.

1 – Utiliser l’écriture inclusive et changer les narrations

Dès que l’on parle d’écriture inclusive, on pense tout de suite au point médian qui provoque tant de débats sur son utilisation. Pourtant, il existe d’autres manières de ne pas exclure dans l’écriture.

On peut utiliser l’écriture épicène qui met l’accent sur les mots “neutres” c’est-à-dire qu’ils peuvent être utilisés au féminin ou au masculin. Par exemple : “élève” pour remplacer “apprenant”, ou encore “la direction” pour éviter “directeur” ou directrice”.

Inclure grâce aux mots peut aussi se faire avec le dédoublement du nom. On pourra donc parler des “auditeurs” et “auditrices” ou bien des “lecteurs” et “lectrices” pour inclure le maximum de personnes.

Mais l’inclusivité se joue également dans les histoires qui sont racontées et les imaginaires qui sont construits autour. Ainsi, ouvrir la porte sur autre chose que l’hétérosexualité quand on parle de relations amoureuses, de sexualité ou de famille permet de montrer que d’autres options existent et qu’elles sont légitimes.

Lors de la rédaction de votre contenu, faites attention aux clichés qui sont véhiculés. Est-ce que votre texte entretient des idées reçues ou est fermé sur d’autres possibles ? Par exemple, est-ce toujours des hommes qui prennent la parole lors des réunions, est-ce que les femmes sont imaginées comme étant des bras droit plutôt que comme des actrices de leur propre réussite ?

Il est impératif d’avoir un oeil acéré lors de la relecture des contenus pour s’assurer des biais discriminants qui peuvent subsister.

2 – Faire attention à la diversité et les représentations positives

Comme j’expliquais juste avant, les images jouent un grand rôle dans les représentations véhiculées. Mais attention, il ne s’agit pas d’incorporer une personne racisée ou handicapée dans vos visuels simplement pour être inclusif·ve.

Le plus important reste de prêter attention aux stéréotypes et à la diversité qui existe sur tous vos supports de communication.

Voici quelques questions pour vous aider à l’évaluer :

  • Les minorités sont-elles représentées dans vos visuels ? À quel pourcentage ?
  • Dans quelles postures sont-elles ?
  • Les représentations de ces minorités sont-elles positives ou bien entretiennent-elles des idées reçues ?

Quand on parle d’inclusion on pense souvent discriminations de genre, raciales ou de handicap, mais il ne faut pas mettre de côté les séniors, la diversité des origines ethniques, ou encore les différences culturelles et sociales.

Gardez l’oeil ouvert pour voir si vous perpétuez, inconsciemment, des clichés négatifs. Ainsi, représenter seulement des personnes de banlieue qui agissent de manière négative pose problème dans l’image que cela construit.

3 – Ne pas mettre de côté l’accessibilité

L’inclusion c’est bien, mais si les contenus et les supports ne sont pas accessibles, cela réduit considérablement la portée du message.

J’ai écrit tout un article sur l’accessibilité qui est le fondement d’une communication inclusive. Mais pour résumer, je dirais que l’accès à un contenu se joue à deux niveaux :

  • L’écriture et la facilité de compréhension d’un texte.
  • Le graphisme et les couleurs utilisées

Pour l’écriture, je vous renvoie à l’article où Alicia nous parle de FALC (Facile à Lire et à Comprendre).

Et pour le graphisme, cela se joue beaucoup sur la mise en page des contenus. Ainsi, je fais très attention à :

  • Utiliser une palette de couleurs contrastée. Exit l’écriture jaune sur une fond blanc.
  • Ce que le texte soit lisible et donne envie d’être lu. Les polices trop petites et manuscrites ça ne convient (vraiment) pas partout.
  • Ce que la mise en page soit aérée pour que l’oeil ne soit pas saturé d’informations.

L’accessibilité doit se travailler sur le fond autant que sur la forme pour que l’inclusion soit réelle.

Publication sur les réseaux sociaux pour annoncer la formation de Gepso, intitulée "Guider l'évolution des établissements sociaux et médico-sociaux : sens et méthodes.

Sur l'illustration, trois personnages se trouvent sur un bateau : une personne âgée, une femme et un enfant racisé. Le bateau navigue entre les vagues, les requins et les récifs, qui représentent les difficultés des établissements médico-sociaux.

7 banques d’images inclusives à utiliser pour mettre de la diversité dans sa communication

Voici 7 manières de trouver des images plus inclusives pour votre communication.

Chaque banque d’images a des politiques différentes au niveau des droits et de l’utilisation. À vous de regarder la politique de l’entreprise mais souvent les visuels peuvent être utilisés gratuitement à condition de mentionner le nom du ou de la photographe.

  1. Disabled and Here Collection : une banque de photos et d’illustrations qui met en image des personnes handicapées.
  2. Can We All Go – Collection “Plus Size” : des photographies de personnes grosses pour sortir des stéréotypes et des modèles minces uniquement.
  3. Nappy : une banque d’images gratuites où les personnes racisées sont au coeur des photos.
  4. TONL – Cultural and Diverse Stock Photos : une banque d’images où la diversité des représentations est de mise, que ça soit concernant la couleur de peau ou le handicap.
  5. The Gender Spectrum Collection : des images mettant en scène des personnes trans et non-binaires bien loin des clichés véhiculés par les médias mainstream.
  6. All Inclusive Photo Projet par Celebirity Cruise : des photos de vacances loin du stéréotype de la famille blanche valide et hétérosexuelle.

Il existe d’autres banques d’images où se trouvent des photographies représentant plus de diversité mais pour cela il faut taper des mots-clés spécifiques comme “famille” + “diversité”. C’est notamment ce que je conseille de faire sur Canva ou encore Pexels.

Vous souhaitez avoir une communication print ou digitale plus inclusive dans les images qu’elle renvoie ? L’inclusivité est au cœur de mes préoccupations lorsque je conçois les supports visuels pour les structures engagées.

Parlez-moi de votre projet et de vos besoins.

Article rédigé par Emma Nubel, l’Acribologue du web.

Graphisme responsable et démarche RSE : mettre en pratique ses engagements

Les entreprises ont aujourd’hui un rôle à jouer dans la transition écologique et sociale de plus en plus attendue. Il n’est plus possible de nier que les changements climatiques et sociaux actuels risquent d’impacter fortement les années à venir – et cela se ressent déjà.

Petites, grandes ou moyennes entreprises ont donc tout intérêt à mettre en place une démarche RSE (Réponsabilité Sociétale et Environnementale) pour questionner leurs pratiques, mettre en place des actions concrètes et jouer un rôle dans cette transition.

Et pour montrer la sincérité de leurs actions et enjoindre le plus de personnes à agir au quotidien et au sein de l’entreprise, encore faut-il réussir à communiquer avec pertinence sur cette démarche RSE. C’est là qu’entrent en considération la communication responsable et le graphisme.

C’est surtout de ce dernier dont je vais vous parler dans cet article. Parce qu’il est plus que temps d’inciter au changement et d’ouvrir la voie soi-même. Et cela ne peut se faire sans communication visuelle.

Un graphisme responsable dans une communication responsable

Avant même de parler de démarche RSE ou des manières de communiquer dessus, reprenons les bases.

Quand il s’agit de mettre en avant les ambitions environnementales et sociétales d’une entreprise, il est normal de le faire avec une communication et donc un graphisme qui prennent en considération leurs propres impacts.

Car la publicité qui pollue le moins reste celle qui n’existe pas. C’est donc la même chose pour les supports de communication. Mais, sans cette dernière, difficile de porter son message.

Couverture du livret : on y trouve des photos des personnes accompagnées.

C’est quoi un graphisme éco-responsable et socio-conçu ?

Le graphisme éco-responsable, que l’on peut aussi appeler éco-conception ou éco-branding, concerne toutes les techniques qui visent à réduire au maximum l’empreinte écologique de la communication visuelle, print ou numérique, des entreprises.

C’est Sylvain Boyer qui initie le concept d’éco-branding. Son site Ecobranding affiche clairement le message avec un slogan qui ne pourrait être plus clair : low is more.

L’enjeu est de réduire le bilan carbone des supports de communication print et web en réfléchissant à 4 axes principaux :

  • le logo
  • la typographie
  • les couleurs
  • le poids des supports digitaux et l’impression des supports print

Des actions très concrètes peuvent être mises en place comme la réduction de l’utilisation d’encre avec moins d’aplats de couleur, l’allongement de la durée de vie des supports papiers, l’éco-conception du site web, la réduction de la taille des images, etc.

Cet article n’est pas là pour faire une liste exhaustive des choses à mettre en place pour faire du graphisme éco-responsable mais bien montrer que ce dernier est utile pour incarner de manière tangible les démarches RSE d’une entreprise.

Un graphisme socio-conçu fait référence à l’inclusivité et l’accessibilité comme points d’attention majeurs. Rentrent en compte les visuels utilisés pour la diversité mais également les règles de lisibilité pour rendre un contenu disponible à un maximum de personnes. Par exemple : pas de typographie blanche sur un fond jaune, pas de texte centré ou de typographies manuscrites sur de longs paragraphes. Tout est fait pour rendre les informations facilement lisibles.

Double page intérieure d'une charte RSE, qui parle de l'intégrité.

Qu’est-ce que la communication responsable ?

Avant de parler de démarche RSE, j’aimerais attirer l’attention sur la communication responsable. Il est d’usage de penser que cette dernière n’est qu’une communication sur la RSE mise en place mais ce n’est pas du tout le cas.

Une communication durable et pensée pour être socialement et écologiquement optimisée est en réalité une RSE de la communication*. Cela veut dire qu’elle tend à avoir le moindre impact possible et que les tenants et les aboutissants environnementaux et sociaux sont pris en considération.

Pas de greenwashing, de pinkwashing ou d’autre washing en tout genre ici !

L’ambition est d’avoir une communication qui est :

  • authentique et sincère dans ses messages
  • éco-socio conçue
  • co-construite avec toutes les parties prenantes de l’entreprise

Le graphisme vient s’insérer dans la communication responsable puisque c’est lui qui met visuellement en œuvre les messages promus, les statistiques importantes et autres données qui viennent appuyer les valeurs de l’entreprise.

Le graphisme doit faire partie d’une démarche RSE

Et j’en suis fortement convaincue. Je vous explique pourquoi.

La démarche RSE n’est pas seulement environnementale

La RSE d’une entreprise concerne une démarche de Responsabilité Sociétale et Environnementale. Cela ne concerne donc pas seulement le pendant écologique mais aussi social en questionnant, par exemple, le fonctionnement même de l’entreprise, le business model, sa gouvernance et sa gestion des ressources humaines.

La démarche RSE est avant tout volontaire et se fait avec l’ambition de faire les choses au mieux, en allant plus loin que les exigences réglementaires misent en place par les pouvoirs publics et les différentes législations. Il y a une réelle volonté de faire mieux et d’être dans une trajectoire d’amélioration continue.

En plus de chercher à diminuer l’impact environnemental d’une entreprise tout en augmentant son impact sociétal, cette démarche est un vrai levier de performance et d’attractivité pour de nombreuses parties prenantes : celles qui souhaitent investir dans des secteurs qui prennent en considération les enjeux actuels et à venir, les futurs talents qui veulent trouver un emploi à la hauteur de leurs engagements, et la clientèle en quête de modèles de plus en plus vertueux.

Une démarche RSE en communication a donc pour ambition de :

  • diminuer l’impact environnemental à tous les niveaux
  • améliorer l’inclusion par la représentation et l’accessibilité
  • faire preuve de transparence et d’honnêteté dans ses messages

Le rôle du graphisme dans la RSE

Mais alors, pourquoi parler de graphisme quand on fait mention de RSE ?

Tout d’abord parce que la communication responsable est là pour suivre les mêmes ambitions sociales et écologiques et pour inciter le plus de personnes au changement.

Et pour ce faire, la communication visuelle doit incarner les valeurs mises en avant.

Imaginons une entreprise qui se dit vertueuse sur ses actions et avec un bilan carbone pensé pour être réduit au maximum. Si les supports print sont remplis d’aplats noirs ou de couleurs, imprimés sur du papier non labellisé et que le site internet est très lourd avec des vidéos présentes sur chaque page, on est en droit de se demander si les valeurs et les engagements sont sincères car non poussées jusqu’au bout. La communication responsable est une cerise sur le gâteau et d’autres actions doivent être mises en place en amont, comme la diminution des emballages, les trajets en avion pour des séminaires de 4 jours, etc. Le graphisme éco-socio-conçu est donc une cerise sur la cerise.

Le graphisme éco-conçu et les visuels pensés comme tels jouent le rôle de première rencontre entre la cible et l’entreprise. Il faut donc que les valeurs soient incarnées pleinement et visibles.

Et même si chaque personne ne voit pas tout de suite l’éco-conception des supports, tout le monde voit lorsque les supports vont à l’encontre des valeurs affichées, surtout sur le plan social. Par exemple, communiquer sur l’égalité femme/homme au sein de l’entreprise mais avoir des affaires de harcèlement ou de violences sexistes au sein de l’entreprise mène directement au bad buzz. Les valeurs sont placardées mais ne sont pas respectées, ce qui annihile toute la confiance en la marque de la part des consommateurs et consommatrices mais aussi des personnes qui investissent.

L’importance du graphisme éco-responsable pour communiquer sur sa démarche RSE

Dans la communication en entreprise ou dans une organisation, chaque personne a un rôle a jouer et une responsabilité à endosser. En tant que graphiste freelance éco-responsable, j’ai à cœur de mettre en lumière les engagements de l’entreprise tant sur le fond que sur la forme.

Communiquer en interne

Souvent les entreprises qui mettent en place des ambitions sociales et environnementales communiquent peu, ou mal, sur ces dernières. Cela fait que les premières personnes concernées – les employé·es – sont souvent peu au courant des actions réalisées.

Le graphisme est là pour expliquer et vulgariser visuellement les sujets de la RSE pour les rendre tangibles.

Pourquoi ?

Parce que l’enjeu majeur est de donner envie à chaque personne faisant partie de l’entreprise de participer à ces actions. L’équipe se fédère autour de valeurs communes et la sensibilité est plus grande lorsque l’on comprend les tenants et les aboutissants de ces enjeux.

La communication externe

La communication externe de sa démarche RSE doit se faire de manière bien pensée et sincère, sans quoi il peut être facile d’employer des termes qui ne mettent pas en confiance et qui font référence à du greenwashing, socialwashing ou pinkwashing, plus qu’à autre chose.

Le graphisme est là pour venir supporter les chiffres, les statistiques et les KPIs mesurés. Ce sont ces preuves qui permettent de montrer la sincérité de la démarche et l’ambition d’avoir une vraie amélioration continue et quotidienne.

Face à des publics de plus en plus avertis sur ces questions et de plus en plus demandeurs d’engagement, l’entreprise qui souhaite mettre en avant sa démarche RSE doit utiliser les bons outils pour en parler.

Le graphisme éco-responsable est là pour donner les outils adéquats et illustrer les engagements avec :

  • des infographies
  • des mises en page de charte RSE ou de reporting RSE
  • des mises en page de manifeste
  • des affiches
  • des livres blancs
  • des rapports annuels
  • des publications sur les réseaux sociaux

Ce travail visuel est là pour améliorer la réputation et le rayonnement de l’organisation sans jamais mettre de côté les valeurs de l’éco-conception afin que la forme et le fond engagés se répondent et s’alimentent.

Vous avez besoin d’une graphiste sensible à ces enjeux ? Je peux mettre en forme tous les documents mentionnés dans la liste juste au-dessus pour venir appuyer votre démarche RSE et la faire rayonner. Contactez-moi pour que l’on discute de votre projet.

*citation reprise du Petit guide à destination des communicants : devenir acteur de la RSE, créé en janvier 2023 par COMENT, communication & entreprise.

Article rédigé par Emma Nubel, l’Acribologue du web.

Double page intérieure d'une charte RSE, qui présente la démarche RSE en quatre temps.

3 étapes pour créer des visuels attractifs pour les réseaux sociaux.

Sans visibilité numérique, impossible que l’on découvre votre entreprise. Votre structure aura beau avoir la meilleure solution à un problème, personne ne vous contactera. C’est là qu’entrent en jeu vos visuels attractifs sur les réseaux sociaux : ce sont les portes d’entrée pour vous faire connaître.

Mais publier sur les réseaux sociaux demande énormément de temps et d’énergie. Pour ne pas vous épuiser à créer des contenus originaux, il est indispensable d’être le plus efficace possible dans sa création de contenu !

Découvrez comment créer des visuels attractifs pour vos réseaux sociaux en trois étapes.

Attention, ici je parle purement de création graphique et non de stratégie de communication. Mais ne pas en avoir une vous fera pédaler dans la semoule et perdre beaucoup de temps. Avant de chercher à gagner du temps dans la création de vos visuels, assurez-vous que votre stratégie soit claire.

Sommaire

Étape 1 – Définir (et suivre) son identité visuelle

Étape 2 – Créer des modèles de visuels pour ses réseaux sociaux et gagner du temps

Étape 3 – Composer les images qui accompagneront le post Linkedin ou Instagram


Étape 1 : définir son identité visuelle et la suivre.

Avant de penser à créer des modèles ou des templates de carrousels pour les réseaux, il faut avoir une identité visuelle bien définie.

L’identité visuelle est là pour vous faire gagner du temps et de la cohérence

Sans charte graphique, vous ne saurez pas par où commencer et vous n’aurez pas de fil rouge visuel. Vous aurez envie de changer votre logo tous les six mois ou d’intégrer des éléments graphiques qui font partie des tendances du moment.

Si vous souhaitez communiquer avec stratégie, je vous conseille vivement d’avoir une identité visuelle qui représente bien votre élément différenciateur et vos valeurs.

Ce document reste le seul moyen d’avoir une cohérence visuelle et d’être reconnaissable !

En plus de vous permettre de ne pas partir dans tous les sens, cela va susciter de l’engagement de la part de votre audience qui vous reconnaîtra parmi les (très) nombreuses publications publiées chaque jour. Votre identité visuelle doit être mémorisable et avoir une vraie cohérence graphique pour permettre une identification visuelle.

Attention, une identité visuelle ne se résume pas à un logo

Un logo seul, ça ne sert à rien.

D’accord, il est pratique à mettre dans votre signature mail, en haut de vos brochures, flyers et plaquette ou sur sa bannière Linkedin. Mais ce n’est pas grâce à lui que vous arriverez à créer le reste de vos supports de communication – publications pour les réseaux sociaux incluses.

Alors, que doit contenir à minima votre identité visuelle pour être efficace ?

  • Des polices de caractères lisibles et différenciantes.
  • Une palette de couleurs contrastée qui incarne vos valeurs et parle à votre cible en fonction de votre secteur d’activité.

Attention à l’accessibilité : vos textes doivent être facilement lisibles sur tous les posts Linkedin ou Instagram que vous allez créer. Utilisez l’outil Adobe Color pour tester les contrastes et la lisibilité de vos couleurs et nuances.

En option, votre identité graphique peut aussi contenir :

  • Un logo et ses déclinaisons.
  • Des éléments graphiques (des textures, des formes, des illustrations…)
  • Une mascotte et/ou un emoji.
  • Un traitement de photos comme un filtre coloré.
  • Des pictogrammes sur mesure.

Évidemment, l’idéal, reste d’avoir l’ensemble sur tous vos différents supports de communication. Mais vous pouvez aussi avancer petit à petit.

Bien définir les indispensables avec stratégie va vous permettre de vous différencier et d’avoir une image de marque reconnaissable.

Transformez votre identité visuelle en charte graphique

Le propre d’une identité visuelle, c’est de vous représenter pour faire rayonner votre notoriété. Alors la teinte de jaune que vous avez choisie doit rester exactement la même sur n’importe quel support ou publication sur vos réseaux sociaux.

C’est la même chose pour vos typographies. Elles ne doivent plus changer, à moins de faire une refonte de votre identité visuelle. Mais, si vous avez bien défini votre identité graphique avec stratégie et non par rapport à vos préférences, vous n’aurez pas envie de la changer tous les mois.

Une seule solution pour avoir tous les éléments sous les yeux : tout écrire sur un document. Dans le jargon des graphistes on appelle cela une charte graphique. Ce document peut faire jusqu’à une cinquantaine de pages.

Pas de panique, vous pouvez simplement faire un brandboard (une planche de marque) qui est moins approfondi qu’une charte graphique complète mais qui vous permet de gagner (beaucoup) de temps dans la création de vos visuels et de vous démarquer.

Comment faire ?

Sur un nouveau document, inscrivez :

  • vos couleurs
  • vos polices de caractères
  • votre logo
  • vost éléments graphiques.

Vous pouvez aussi préciser les interdits s’il y en a (comme ne pas écrire en vert sur du bleu, par exemple). Ce document peut être fait sur un carnet (moins pratique), un document Word ou tout autre support de votre choix.

💡 Canva a créé un “pôle marque” qui vous permet de conserver en un seul endroit tous les éléments de votre identité visuelle (uniquement disponible dans la version payante).


Étape 2 : créer des templates pour les réseaux sociaux

Une fois votre identité visuelle forte définie, vous pouvez commencer à créer des templates, aussi appelés des modèles de visuels. Vous pouvez le faire gratuitement sur Adobe ExpressPiktochart ou Canva. Ces trois outils existent également en version payante pour plus de fonctionnalités.

Décliner chaque modèle avec des pages variées

Un mot d’ordre pour créer des visuels originaux et attractifs sur les réseaux sociaux : l’anticipation. Et je ne parle pas uniquement d’organisation pour éviter de créer ses visuels en catastrophe chaque soir avant de publier le lendemain.

Je parle de l’anticipation concernant toutes les pages que vont comporter vos carrousels et diverses publications.

Comment faire ?

Commencez par ouvrir un nouveau document qui regroupera l’ensemble de vos modèles graphiques. Faites bien attention à créer des modèles qui respectent le bon format des publications Instagram ou Linkedin.

Voici les formats des posts Instagram :

  • Les formats carrés : 1080px par 1080 pixels
  • Les formats portrait : 1 080px par 1 350px

Voici les formats des publications Linkedin :

  • La photo de profil de la page LinkedIn : 268px par 268px
  • Les dimensions de votre bannière : 1128px par 191px
  • Les carrousels : 540px par 675px

Ensuite, commencez à créer plusieurs pages de titre (entre 5 et 10) et des pages intérieures.

Souvent, vous allez publier des carrousels, donc avoir plusieurs images pour accompagner un même post. C’est vraiment important de ne pas lasser votre audience, surtout si vous êtes sur Instagram où le feed est hyper important ou si vous publiez très régulièrement sur Linkedin ou Facebook.

Le texte doit être bref, c’est le visuel qui compte le plus pour accrocher l’œil et l’attention de votre cible.

Vous pouvez donc imaginer des pages avec ou sans photo, varier les couleurs des fonds, avoir des chiffres, des pages avec plus ou moins de texte, des éléments graphiques qui incarnent à la perfection votre identité…

Capture d'écran du fichier Canva fourni à Nina Ramen en fin de prestation. On y retrouve des pages de titre, pages intérieures et pages de fin pour ses futurs carrousels.
Ici en exemple des modèles de carrousel que j’ai créé pour Nina Ramen, spécialiste du copywriting et coach qui aide les femmes à prendre la parole sur les réseaux.

Définir des appels à l’action

Chaque publication sur vos réseaux a forcément un objectif. Si ce n’est pas le cas, c’est que votre stratégie de communication est à revoir. Ces objectifs peuvent être : inciter à visiter votre site, augmenter votre nombre d’abonné·es, faire découvrir votre podcast…

C’est pour cela qu’il faut intégrer un appel à l’action (appelé aussi CTA, call to action) à la fin de votre texte, que ça soit sur le visuel de la publication ou dans la légende.

Voici quelques exemples de CTA:

  • contactez moi en mp
  • écoutez mon podcast
  • s’inscrire à la newsletter
  • se connecter / me suivre
  • achetez mon service

Vous pouvez également prévoir une page de votre carrousel sur laquelle vous présentez votre entreprise et votre activité.

Attention à l’accessibilité de vos visuels !

L’accessibilité est encore trop peu prise en compte sur les réseaux sociaux. Pourtant, elle concerne tout le monde. Une personne atteinte de déficience visuelle peut être plus impactée dans sa lecture que quelqu’un d’autre. Penser à l’accessibilité vous permettra de créer des visuels clairs et lisibles pour chaque personne qui découvre vos publications.

Il n’empêche, du rouge framboise sur du vert pomme, c’est rarement lisible, et ça, c’est valable pour tout le monde.

Voici quelques conseils pour une meilleure accessibilité de vos visuels sans mettre de côté votre originalité :

  • Pensez à avoir des marges suffisantes sur les côtés. Personne n’aime quand les mots sont coupés.
  • Écrivez votre texte suffisamment gros : mieux vaut découper votre texte en plusieurs pages s’il est un peu long. 16 pt minimum, quelques courtes phrases sur une page.
  • Utilisez des couleurs contrastées.
  • Ajoutez un texte alternatif sur vos images pour aider les outils de lecture vocale à décrire vos visuels.

Tout ce travail en amont est nécessaire pour gagner du temps dans la création par la suite. C’est une véritable boîte à outil graphique qui va vous permettre d’assembler vos publications avec facilité. Vous n’aurez plus qu’à suivre vos templates, piocher dans vos éléments graphiques et écrire votre message.


Étape 3 : créer les images qui accompagneront votre publication

C’est parti pour créer votre post pour les réseaux sociaux et les visuels qui l’accompagnent !

Commencez par dupliquer votre modèle. Surtout, n’oublier pas de le faire au risque de détériorer votre fichier de base ! Ça serait dommage vu le temps que vous avez sans doute passé à créer vos templates.

Écrivez un titre différent de l’accroche de votre post

Commençons par parler de la page de titre. Si vous utilisez le même texte que dans votre accroche de post, personne ne cliquera sur “lire la suite”. Il faut capter l’attention dès le départ et cela passe par la combinaison du visuel + le texte.

Je vous recommande d’écrire deux phrases différentes, et pourquoi pas complémentaires. Votre seul objectif est d’attiser la curiosité afin que votre lectorat fasse défiler vos images et lise le texte qui l’accompagne.

Ne surchargez pas vos visuels pour les rendre attractifs

Tout le monde a la flemme. Les réseaux sociaux c’est le paradis du scroll, tout doit aller vite. Je pense que vous êtes d’accord et faites la même chose. Oups.

Vos visuels doivent être efficaces et concis. Il faut résister à l’envie d’en dire trop sur vos images. Sur vos visuels, votre texte doit être composé de quelques phrases faciles à comprendre et aller droit au but. Il vaut mieux resserrer chaque publication à une idée simple que de cumuler les informations indigestes sur quelques pages. En plus, cela vous fera plus de posts à publier, ce qui est bénéfique pour votre stratégie.

Limitez vos carrousels à 10 pages maximum. Page de titre et d’appel à l’action incluses. Si votre carrousel intrigue, alors la personne va lire le texte qui l’accompagne. C’est là qu’elle trouvera plus de détails.

💡 Pour limiter l’impact environnemental de vos publications, limitez au maximum le nombre d’images qui accompagnent votre post. Et lors du téléchargement, prenez garde au poids des visuels.

Astuce Canva : lors du téléchargement d’une image, utilisez le format .jpg et l’échelle 1. Pour les carrousels, utilisez le PDF standard et l’échelle 1.

Dans un jargon plus technique, vos visuels doivent être en 72 DPI pour être utilisés sur un écran. Une résolution plus grande est inutile et trop lourde.

Créer du dynamisme pour attirer l’œil et l’intérêt

Le rythme, c’est la clé. C’est lui qui évite de lasser et garde l’attention du lectorat jusqu’au bout.

Il faut donc créer des variations entre vos différentes pages ! Mais, si vous avez bien anticipé cela lors de la création de vos templates, alors vous n’aurez qu’à piocher dans vos différents modèles graphiques.

Pour créer de la variation et capter l’œil, vous pouvez :

  • Alterner les couleurs des fonds de visuels
  • Changer vos éléments graphiques
  • Mettre parfois des photos, parfois non…
  • Changer la mise en page des textes avec des pages avec plus ou moins de texte, plus ou moins gros…
Exemple des pages contenues dans un de mes carrousels, dans lequel j'explique pourquoi j'ai changé d'univers visuel, avec un avant/après.
Exemple d’un post que j’ai publié sur LinkedIn.

Créer des visuels attractifs demande du travail en amont

Ce qui est à retenir de cet article, c’est qu’il faut créer votre univers visuel dans l’ordre.

En premier, posez les fondations. Ensuite créez des modèles de supports de communication.

Ici j’ai parlé de modèles pour les réseaux sociaux, mais cela peut être des cartes d’invitation ou tout autre support que vous utilisez de manière récurrente !

Le gain de temps est énorme : plus besoin de vous poser de questions.

Vous avez tous les ingrédients sous la main pour une création efficace et rapide.

Vous n’avez pas le temps de créer vos templates de posts pour les réseaux sociaux ? Confiez-les moi pour gagner du temps et avoir une image professionnelle.

L’accessibilité : le fondement d’une communication inclusive. Interview et conseils pour y parvenir.

Aujourd’hui, les enjeux sociaux liés à l’inclusivité et la diversité sont de plus en plus présents, et c’est une (très) bonne chose ! Mais, cela met parfois de côté l’accessibilité des contenus. Parce que oui, chaque personne qui tombe sur un visuel ou une communication print n’est pas forcément valide ou neurotypique.

Il est impératif de sortir de son propre prisme pour prendre en considération ces différences et les inclure dans sa communication afin que son message soit accessible à un maximum de personnes.

Cet article abordera deux points essentiels liés à l’accessibilité :

  • L’écriture : j’ai interviewé Alicia, rédactrice qui travaille avec la méthodologie FALC pour rendre ses contenus compréhensibles par chacun·e.
  • La mise en forme du message : je vous donne mes conseils de graphiste pour rendre vos publications accessibles et inclusives.

Qu’est-ce que l’accessibilité ? Définition.

Initialement, l’accessibilité évoquait le monde du handicap, des enfants ou des personnes âgées. Aujourd’hui, ce terme s’applique à toute personne et désigne la possibilité d’accéder à un lieu, à un service, à l’utilisation d’un outil, à la compréhension d’une information.

L’accessibilité, dans le domaine de la communication, c’est l’acte de rendre un contenu disponible à un maximum de personnes. Idéalement chaque individu, valide ou non, porteur de déficience ou non, doit pouvoir accéder et comprendre le message.

La première chose à comprendre lorsqu’on crée du contenu, c’est que si la personne en face doit faire un effort trop important pour accéder au sens d’un texte ou d’une image, il est plus simple de laisser tomber. Et c’est normal si rien n’est fait pour faciliter l’accès aux informations.

Créer des contenus accessibles est donc important pour une communication inclusive, mais aussi pour inciter son audience à regarder et lire les documents.


1. Rendre ses contenus accessibles par l’écriture – interview d’Alica

L’un des piliers de l’accessibilité est de rendre les textes facilement compréhensibles. Il ne s’agit pas de changer le fond du message, mais plutôt sa forme grâce à une méthode d’écriture appelée FALC (Facile À Lire et à Comprendre).

Alicia est rédactrice et nous avons échangé à ce sujet. Voici ces conseils pour écrire des publications pour les réseaux sociaux qui soient facilement compréhensibles par le plus grand nombre.

Peux-tu te présenter et expliquer ton activité en quelques mots ?

Je m’appelle Alicia Delambre. Je développe l’agence Ecrire et Raconter spécialisée dans la communication claire. La communication claire vise à simplifier notre communication pour la rendre plus simple et plus accessible à tous et toutes.

Peux-tu expliquer la méthode FALC et ses objectifs ?

La méthode FALC a été créée pour et par les personnes en situation de handicap mental. Son but est de rendre l’information accessible à tous et toutes.

La méthode FALC est aussi utile pour les personnes apprenant la langue française, les enfants, les personnes dyslexiques ou âgées.

La méthode est composée d’une cinquantaine de critères. Ce sont des recommandations à suivre pour rendre les documents plus faciles à lire et à comprendre.

Les critères reposent sur :

  • sur la synthèse,
  • le vocabulaire,
  • la mise en page,
  • la structure d’un document.

As-tu des conseils à donner pour tester l’accessibilité de ses textes ?

Pour tester un document, le mieux est de le faire relire par des personnes directement concernées. Par exemple, si j’écris un document pour des adolescent·es, je vais proposer la relecture à des adolescent·es.

On pose des questions aux relecteurs ou relectrices pour vérifier que toutes les notions sont comprises.

En fait, la relecture est un travail d’équipe. Nous avons besoin des relecteurs pour créer des documents utiles, et les relecteurs ont besoin de nous pour créer une information plus accessible.

À la première relecture, il y a très généralement des modifications à apporter. Il ne faut pas hésiter à faire relire plusieurs fois le document et à plusieurs personnes différentes.

As-tu des conseils à donner pour écrire en FALC ?

1 – Aller à l’essentiel.

Aller à l’essentiel, ce n’est pas évident. Surtout qu’à l’école, on a appris à détailler et à rédiger des dissertations. Il faut donc réapprendre à communiquer, à communiquer clairement et couper les informations futiles ou qui n’apportent rien.

La première étape est donc de se fixer un but. Avant même de rédiger, il faut que cet objectif soit clairement défini. Par exemple, si vous écrivez un mail, vous allez peut-être vouloir : programmer un rendez-vous, sensibiliser, promouvoir un événement, vendre une formation.

Une fois votre but fixé, vous pourrez sélectionner l’information et guider le lecteur. Cela va servir de fil rouge et vous aiguiller dans les informations à couper et celles à garder.

2 – Écrire des phrases courtes

Trop souvent, des phrases longues rendent l’information ambiguë et compliquée.

En plus, la lecture en diagonale est de plus en plus utilisée, surtout lorsque la cible lit sur ton téléphone. De ce fait, on lit rarement l’intégralité d’un document.

Pour écrire des phrases courtes, mon conseil est de présenter une seule idée par phrase. Cela permet de mieux transmettre l’information. Vous pouvez compter entre 10 et 20 mots par phrase.

En suivant l’objectif défini en amont, demandez-vous à chaque fois si la phrase est nécessaire et si elle vous permet d’atteindre ce but. N’hésitez pas à couper tout le superflu pour garder seulement les informations essentielles.

3 – Se relire

La relecture d’un document se fait quelques heures, voire une journée, après la rédaction. L’idée est d’avoir suffisamment de recul pour repérer les anomalies.

Comment relire ?

On peut décomposer la relecture en 3 parties :

  • Une première relecture pour vérifier la structure du document.
  • Une deuxième relecture pour vérifier la qualité de l’information.
  • Une troisième relecture pour vérifier les fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe.

Comment peux-tu accompagner des personnes qui souhaitent adapter leurs contenus ?

Il y a existe différentes manières de simplifier son contenu.

1 – Tout d’abord, il faut choisir la méthode adaptée.

Il y a le FALC que l’on vient de présenter, et le Langage clair et simple.

Le langage clair et simple est une méthode qui se situe entre le FALC et ce que l’on appelle ”la communication classique.” Elle est moins stricte que le FLAC. Son principe est de rendre n’importe quel document plus simple pour tout le monde (document administratif, guide, contrat, profession de foi).

2 – La rédaction

Si vous souhaitez simplifier vos documents, vous pouvez me confier la rédaction. Dans ce cas, je crée ou adapte vos documents pour les rendre plus simples et plus compréhensibles.

3 – La formation

Pour aller plus loin, et pour mieux comprendre la méthode, il y a des formations et des ateliers d’initiation que vous pourrez retrouver sur mon site internet.


2. Rendre ses contenus accessibles par le graphisme – mes conseils

La rédaction est la première chose à simplifier pour avoir un contenu accessible. Mais, il ne faut pas mettre de côté le graphisme et le design de vos publications. Car la qualité de réception de l’information passe en partie par la mise en page de votre document. Celle-ci doit aider la personne qui le lit à accéder facilement au contenu.

Voici mes 4 conseils principaux pour créer du contenu accessible.

1 – Une palette de couleurs contrastée

Pour avoir un document lisible, il est primordial que les couleurs soient suffisamment contrastées. En effet, il sera très difficile de dissocier un vert sapin sur un bleu marine, par exemple. Ou encore un blanc sur un fond jaune.

Cela ne vaut donc pas uniquement pour le rouge et le vert pour les personnes qui souffrent de daltonisme. Il existe de nombreuses déficiences visuelles, c’est pour cette raison qu’il est très important d’adopter une identité visuelle stratégique où les couleurs sont bien contrastées.

Ainsi, définir une couleur pâle pour le fond du document et une couleur sombre pour les textes facilite la lecture. L’objectif est d’avoir des couleurs suffisamment contrastées, comme défini par les règles pour l’accessibilité des contenus web (norme WCAG).

L’outil Adobe Color permet de créer une palette de couleurs et de la tester. Il vous suffit d’entrer le code couleur du fond et du texte pour savoir si vos couleurs sont suffisamment contrastées. Il existe aussi une fonction “vision daltonienne”, pour vérifier que les couleurs sont bien différentiables par les personnes concernées.

Sur un téléphone portable est affiché un post Instagram . Il est illisible car écrit en rouge sur fond bleu canard. Une flèche indique un second téléphone. Le post est identique mais les couleurs sont contrastées.

2 – Un texte lisible

Personne ne fera l’effort de lire votre document si le texte est écrit trop petit ou qu’il est trop rapproché. Ce n’est vraiment pas agréable.

Privilégiez de découper votre texte en plusieurs visuels ou pages plutôt que de diminuer la taille des lettres. Augmenter l’interligne (espace entre les lignes) permet de séparer visuellement les lignes de texte et simplifie la lecture. Cela vaut de manière générale pour créer des contenus attrayants sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, pour donner envie de lire un texte, votre lectorat ne doit pas fournir un effort de déchiffrage. Pour savoir si la police de caractères choisie est facilement lisible, voici un teste à réaliser soi-même.

Écrivez une phrase avec la typographie de votre choix. En dessous, rédigez la même phrase en Helvetica ou Verdana. Si vous lisez les deux phrases à la même vitesse, c’est que la police est lisible !

Un premier téléphone montre un post Instagram avec des polices de caractères difficiles à lire. Une flèche indique un second téléphone sur lequel les polices de caractères sont bien lisibles.

3 – Une mise en page hiérarchisée et aérée

Plus vos visuels seront chargés (texte, dessins, motifs…), plus chaque élément sera difficile à déchiffrer par votre audience. L’information transmise sera alors, au mieux, difficilement déchiffrable et donc moins impactante, au pire elle sera complètement oubliée.

Voici mes conseils de graphiste pour aérer vos visuels :

  • Créez des espaces blancs dans la page, grâce à des marges et des sauts de ligne. Cela permet à l’œil de prendre des pauses dans la lecture et de ne pas se perdre.
  • Alignez votre texte à gauche, il sera plus lisible. Justifier un texte modifie la taille des espaces entre les mots en les réduisant ou les agrandissant. Ce manque de régularité peut rendre la lecture laborieuse, surtout pour une communication numérique.
  • Rédigez vos titres dans un style différent et en plus grand. Changez de police de caractères, de couleur, de graisse…
  • Privilégiez les typographies sans serif qui restent plus lisibles que celles très manuscrites ou avec des empattements.
Un premier téléphone montre un post Instagram dont tout le texte est collé à gauche, ce qui le rend illisible. Une flèche indique un second téléphone sur lequel les textes sont bien agencés, il y a des marges qui rendent la lecture plus facile.

4 – La mise en avant de certaines parties

Quand certains mots d’une phrase se distinguent du reste du texte, le cerveau lit plus vite et plus facilement. Valoriser certains éléments du texte est donc essentiel, surtout si ce dernier est long.

Pour mettre certains éléments en valeur dans le corps du texte, il est préférable d’utiliser du gras. En effet, les éléments soulignés (surtout si le texte est écrit petit) ou en italique sont plus difficiles à lire pour certaines personnes, notamment si elles sont astigmates ou ont des problèmes de vues.


L’accessibilité se travaille sans cesse

L’accessibilité se travaille sur le fond comme sur la forme.

Les deux sont indissociables et cela vaut pour les supports print et digitaux. Voici quelques conseils pour améliorer l’accessibilité de votre communication numérique :

  • Intégrez un texte alternatif aux images postées sur les réseaux sociaux ou votre site internet.
  • Sous-titrez vos vidéos, que ça soit vos stories ou vos formations.
  • Proposez une transcription écrite des podcasts.
  • Limitez le nombre d’emojis dans les textes car ces derniers sont lus par des outils vocaux et peuvent altérer la compréhension.
  • Éviter les hashtags en plein milieu du texte et mettez une majuscule à chaque première lettre d’un mot pour faciliter la compréhension et la lisibilité. Par exemple : #EntrepriseEngagee ou encore #JeNeSuisPasMonHandicap

Pour comprendre les enjeux de l’accessibilité des sites internet, je vous invite à lire l’article de Fabien Perot sur ce sujet.

Vous souhaitez avoir une identité visuelle qui incarne vos valeurs environnementales et qui mette l’originalité et l’accessibilité au cœur de sa conception ?

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